concilier travail-famille : tous concernés !

#égalité femme homme #marché de l'emploi

29 juin 2022

Entre carrière et enfants, faut-il encore choisir ? En France, bon nombre de parents actifs peinent à trouver l’équilibre. Un problème qui impacte toute la société, pas seulement les mères et pères de famille.

En France, 7 enfants sur 8 ont au moins un de leurs parents en emploi, selon les chiffres de l’Insee. La difficulté à concilier vie professionnelle et parentalité touche donc la majorité des Français. Au-delà des statistiques, ce problème soulève des enjeux de santé, d’éducation, d’économie et de justice sociale. Tour d’horizon des défis à relever collectivement et des solutions !

Parentalité et travail : les défis

Si tous les types de professions sont concernés, ce sont les cadres (73%) qui déclarent le plus avoir du mal à concilier travail et famille, selon un rapport de l’Insee paru en 2020.

Le temps

Le principal obstacle ? Le temps : longues journées de travail, horaires imprévisibles ou décalés, longs trajets, déplacements, impératifs… sans compter la volonté d’être aussi disponible au travail qu’en famille ! 

Ella, 36 ans, professeure-documentaliste et mère de 3 enfants, pointe un dilemme permanent : « l’envie de me donner à fond dans mon travail et celle de passer le plus de temps possible avec mes enfants ». Même son de cloche chez Ricardo, 36 ans, consultant en approvisionnement et père de deux enfants de 7 et 3 ans : « Nous avons adapté nos horaires. L’un travaille le matin et l’autre termine plus tard le soir. Parfois ma conjointe travaille moins pour s’occuper des enfants ».

Le mode de garde

Ce problème de rythme est amplifié par la complexité de faire garder ses enfants (manque d’offre, listes d’attente, coût élevé…). 

« Le mode de garde est encore une vraie galère », pointe Camille, 35 ans, directrice marketing, mère d’une fillette de 18 mois. « C’est dommage que les entreprises ne soient pas plus impliquées dans la participation aux crèches privées. Ça permettrait d’avoir des collaborateurs plus disponibles et détendus. »

Un environnement de travail peu favorable

Les contraintes liées à la parentalité (partir plus tôt pour être à l’heure à la crèche, ne pas avoir le temps de traiter un dossier) peuvent susciter l’agacement de certains collaborateurs

Ella se voit parfois confrontée à des « difficultés de compréhension de la part de ceux qui n’ont pas d’enfant ». Son conjoint quant à lui s’est vu reprocher à son dernier entretien annuel de « n’avoir pas travaillé à fond car il a pris son congé paternité de deux semaines… ».

Des politiques publiques insuffisantes

Avec 16 semaines de congé maternité, 28 jours de congé paternité et un congé parental peu attractif, les institutions françaises sont souvent pointées du doigt en matière de conciliation travail-famille

« Je fais partie des chanceuses qui ont pu prendre quelques mois de congé parental », estime Ella, « mais vu le montant de la rémunération et nos charges, je vais devoir reprendre le travail plus tôt et écourter mon allaitement. » 

Les impacts au travail et sur la société

Les obstacles rencontrés pénalisent certes les familles mais aussi les entreprises et, à terme, l’ensemble de la société.

Inégalités

La lutte pour l’égalité hommes-femmes est la première victime collatérale, avec des ressentis similaires : 

  • les hommes déclarent presque autant que les femmes rencontrer des difficultés pour concilier travail et responsabilités familiales, selon l’Insee
  • Mais, la carrière des femmes est encore largement plus impactée par la maternité. 

83 % des cadres femmes à temps partiel le sont « pour des raisons familiales », contre 57 % des hommes (toujours d’après l’Insee). Ce phénomène porte un nom, celui de “pénalité maternelle”. Les spécialistes en sciences sociales le définissent comme « la baisse précipitée du salaire et du statut que les femmes subissent après avoir eu un enfant », résume-t-on sur Les Finances

Camille s’est vue être « sortie de sa période d’essai à 7 mois de grossesse », pendant que son mari recevait une promotion. Par la suite, elle a constaté que « le plus difficile est de ne pas se laisser enfermer dans le rôle de « parent principal ». » 

Mal-être parental et baisse de productivité

Le rythme accéléré des parents qui travaillent génère de l’épuisement, du stress et des menaces de burn-out. Ella évoque « une grande fatigue… cumulée au manque de sommeil lorsqu’on a des tout-petits. Rongée toute la journée par la charge mentale domestique, je suis aussi moins efficace et investie au travail, c’est évident » 

Dommage, souligne-t-elle, car parents épanouis = enfants épanouis = bénéfice pour toute la société !

Santé infantile négligée

« Garantir la bonne santé et le développement des enfants aujourd’hui, c’est agir pour les parents, les citoyens, et la société de demain », clame l’ambitieuse politique publique des « 1000 premiers jours » lancée en 2020. « La période [des 3 premières années d’un enfant] recèle des enjeux considérables pour la société dans son ensemble et doit intéresser les pouvoirs publics. » 

Or, entre un système de garde défaillant et des parents épuisés, pas toujours évident de respecter les injonctions des experts pour une génération épanouie… « J’ai moins de patience avec les enfants en rentrant du travail », admet Ella.

Les solutions pour mieux concilier vie professionnelle et familiale

travail et vie de famille

Des entreprises plus investies

De nombreuses solutions peuvent être (vraiment) apportées à l’échelle des entreprises pour soulager les parents débordés. Exemples : 

  • le télétravail (« il a été salutaire pour gérer à la fois l’allaitement et l’équilibre vie pro/vie perso » raconte Camille, qui a privilégié un poste à 4 jours de télétravail par semaine après la naissance de sa fille) ; 
  • l’aménagement d’horaires et lieux dédiés pour l’allaitement ; 
  • la création ou le financement de modes de garde ; 
  • des horaires plus flexibles… 
  • Et globalement, une plus grande proactivité envers le bien-être des parents.

 « L’accompagnement des salariés-parents ne revêt plus seulement une importance sociale mais devient un enjeu de performance et d’attractivité pour les entreprises », affirme Delphine Cochet, fondatrice de la startup Ma Bonne Fée. « Les employeurs qui soutiennent la parentalité attirent plus facilement les talents, fidélisent et motivent mieux leurs collaborateurs (masculins et féminins). »

Des politiques publiques mieux adaptées

« La place de la famille doit revenir au centre de la société française. Le travail doit être moins important que l’éducation de nos enfants », insiste Ricardo.

Pour ce faire, et en toute égalité, des changements en profondeur sont nécessaires : 

  • Une révision des différents types de congés parentaux : un congé paternité et un congé maternité plus longs, ainsi qu’un véritable congé parental rémunéré, « que l’on nous donne les moyens de vraiment choisir », explique Ella.
  • Des législations du travail adéquates : « un nombre de journées enfants malades légal, pour tous, adapté au nombre d’enfants avec éventuellement obligation pour le coparent d’alterner pour plus d’égalité »

« Et pourquoi pas un équivalent afin que les personnes n’ayant pas d’enfants se sentent moins lésées (prime, jour de congé supplémentaire) ? » suggère également Ella.

Une évolution des mentalités

Pour que l’harmonie travail-famille devienne possible, un changement de paradigme est nécessaire : intégrer l’idée que cette conciliation est l’affaire de tous (employeurs, collègues, communautés, gouvernement…). L’objectif ? Que la conciliation travail-famille ne soit plus une problématique privée (ni un choix cornélien) mais bien un enjeu social visé par tous.

Et plus encore :

Après un congé paternité ou maternité, vous aimeriez reprendre le travail de manière progressive pour vous préserver et avoir du temps avec vos enfants ? Découvrez vos droits et les modalités du congé parental d’éducation à temps partiel ! 👍

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