débat : le Web3 va-t-il révolutionner le monde du travail ?

Oui, le Web 3.0 offre de nouvelles opportunités

« Cette nouvelle vague ouvre un large panel de possibilités en termes de cas pratiques possibles, d’ouverture à de nouveaux viviers de recrutement ou encore de collaboration », Pierre Jacob, Directeur des Opérations pour le Digital au sein de Magellan Consulting.

À l’instar de l’impact qu’a eu la révolution Internet sur la société au début des années 2000, la nouvelle ère du Web 3.0 devrait sans aucun doute très vite bousculer nos habitudes et nos comportements en termes de mode de travail, mais aussi au sein de secteurs férus de solutions innovantes comme le sont les RH et le recrutement.

Et pour cause, les opportunités offertes par des technologies immersives sont légion.
« Grâce au Web 3.0, les mises en situation sont grandement facilitées dans le cadre des entretiens de recrutement. Un atout non-négligeable pour tester par exemple les bons réflexes et les attitudes des candidats ! » , ajoute-t-il.

De même, alors que la crise sanitaire a accéléré au cours de ces dernières années l’hybridation des modes de travail, les RH sont aujourd’hui confrontés à un nouvel enjeu de proximité avec l’ensemble des collaborateurs et des candidats. Et dans ce domaine, les nouvelles technologies représentent un solide allié : elles permettent à terme de supprimer toutes les barrières géographiques, et même de disposer d’un vivier de talents sans frontières.

« Si les technologies immersives ne remplaceront jamais le contact humain, elles permettront sans aucun doute d’améliorer les perceptions entre chaque interlocuteur par rapport à un simple échange sur écrans interposés dans le cadre d’un entretien de recrutement ou d’une formation par exemple », expose Pierre Jacob.

De même, alors qu’avec l’essor et la généralisation du télétravail, il est désormais possible de poursuivre ses activités professionnelles aux quatre coins de la France, voire du monde, le maintien des liens entre les salariés paraît aujourd’hui primordial pour les RH. C’est justement ce qu’offrent les Métavers : créer des espaces de collaboration personnalisables dans lesquels les collaborateurs peuvent partager un espace de travail tout en restant chez eux. Voici une belle opportunité de maintenir une cohésion d’équipe et de faire tomber la frontière qui existe entre la réalité et le virtuel.

Non, un minimum de recul et de précautions sont nécessaires

« Nous ne pouvons pas faire 100 % confiance à la technologie, ni aujourd’hui, pas plus qu’hier et probablement pas plus que demain », Vincent Binetruy, Directeur France du Top Employers Institute.

Pour Vincent Binetruy, au contraire, à l’instar du Web, du Web 2.0 et comme sans doute le Web 4.0, le Web 3.0 n’engendrera pas de révolution, mais plutôt une évolution.

« En effet, à chaque fois que l’on assiste à l’émergence d’une rupture technologique, tout le monde s’imagine que tous les secteurs vont potentiellement connaître une révolution », explique-t-il.
Pourtant, si le monde des ressources humaines a connu une profonde transformation digitale au cours de ces dernières années, force est de constater que les outils technologiques supplémentaires ont permis de soulager le travail des collaborateurs et d’optimiser leurs performances, sans jamais parvenir à s’y substituer.

« Même si je suis tout de même convaincu du bien-fondé de ces nouvelles technologies, ces dernières ne doivent pas être considérées comme une révolution dans notre société », déclare Vincent Binetruy. Pour appuyer sa vision, il propose notamment de se pencher sur les deux questions suivantes :

• Le Web 3.0, est-il suffisamment fiable pour prendre certaines décisions qui étaient jusqu’à présent réservées au domaine de l’humain ?
  À voir les prouesses souvent critiquables de ChatGPT, il est permis d’en douter.

Quelle entreprise serait aujourd’hui prête à faire 100 % confiance à l’intelligence artificielle pour prendre des décisions en matière de recrutement ou d’évolution de carrière des collaborateurs ?

• Nombreux sont les exemples de personnes qui ont challengé l’intelligence artificielle. Elles ont réussi à démontrer qu’en réalité, il y avait des biais subjectifs et des biais cognitifs qui ne permettaient pas de s’y appuyer à 100 %.

D’ailleurs, rappelons-nous des solutions de reconnaissance faciale développées il y a quelques années pour savoir si un candidat était en train de mentir dans le cadre d’un entretien de recrutement : elles semblent aujourd’hui avoir disparu du marché… De quoi remettre en question la notion de “révolution” des technologies !
« Je reste persuadé que l’être humain aura toujours suffisamment de recul pour ne pas laisser la main à ces technologies et aura toujours l’intelligence de prendre la décision finale », ajoute-t-il.

et plus encore :

Le métavers aura-t-il une place de choix dans le processus de recrutement de demain ou restera-t-il un phénomène anecdotique ? C’est ce que nous vous proposons de creuser dans cet article “recrutement dans le métavers : ils l’ont fait”.