« j’ai passé 8 entretiens avant d’être embauché ».
10 octobre 2023
Parce que les meilleures histoires ne figurent pas dans les rapports, la série d’articles “en coulisses” aborde la face cachée de la vie professionnelle à travers des témoignages anonymes. Dans cet article, vous découvrirez l’expérience de Gabriel (1), pour qui 2 à 3 entretiens n’ont pas suffi à convaincre son interlocuteur du bien-fondé de sa candidature…
Avec un double diplôme en poche, en commerce et communication, et 7 ans d’expérience au sein de structures renommées, Gabriel a tout du candidat idéal pour répondre à des offres d’emploi en communication, marketing et commerce.
Pourtant, sa candidature dans une importante start-up spécialisée dans la musique s’est avérée être un long et fastidieux chemin.
- l’offre qui fait tilt.
- un premier entretien décroché.
- de 1 à 6 entretiens, informels sur la forme (mais pas dans le fond).
- à quand le verdict ?
- une expérience valorisante.
l’offre qui fait tilt.
Tout commence par une offre d’emploi qui lui fait tilt. « Après plusieurs années en agence de conseil et de communication, j’avais atteint un certain palier dans ma carrière. J’étais donc passé en freelance pour avoir la sensation de gravir les échelons. Je ne cherchais pas forcément un CDI mais je regardais de temps en temps les offres qui passaient. Jusqu’à ce que je vois CETTE offre en tant que directeur artistique dans CETTE super entreprise. Le match parfait ! J’ai envie d’occuper ce poste, je suis fait pour ce poste ! », raconte Gabriel.
Non seulement, il lui permet d’avoir une première expérience chez « l’annonceur », mais c’est aussi l’occasion de mettre à profit ses soft skills (créativité, curiosité, adaptabilité) et ses savoir-faire (maîtrise des logiciels Adobe, Photoshop, Illustrator), en ajoutant de nouvelles cordes à son arc (compétences marketing, production de contenus audio…). Sans compter que la belle image de marque de la start-up est un atout supplémentaire sur un CV déjà bien fourni.
Décidé à ne pas passer à côté de ce poste de rêve, Gabriel envoie rapidement sa candidature. Son intuition ne lui fait pas défaut, puisqu’après seulement une semaine, il est appelé par le RH pour un premier contact téléphonique.
un premier entretien décroché.
« En une dizaine de minutes, je confirme ma disponibilité et ma motivation pour le poste. Ma candidature est validée, j’obtiens un entretien 10 jours plus tard », précise Gabriel. Pour tester ses compétences, il reçoit entre-temps un exercice à réaliser : répondre à un brief créatif. Ça tombe bien, c’est ce que Gabriel fait au quotidien.
« Le jour J, je suis surpris, même un peu déstabilisé, de me retrouver face à trois interlocuteurs. On ne m’avait pas prévenu en amont. Je me dis que c’est le jeu et je ne me démonte pas », souligne-t-il.
Face au directeur communication, le RH et le Talent Acquisition, il se présente et expose le résultat de l’exercice.
« Le fait de commencer l’entretien par du concret, en présentant ma réponse au brief, m’a permis de me focaliser sur l’exercice et non sur le stress. J’étais dans l’explication et la mise en application de mes compétences. C’est plus agréable que de devoir se vendre oralement. Il faut dire aussi que je m’étais bien préparé. J’étais motivé, j’ai tout donné, et l’échange s’est bien passé. »
S’il est immédiatement informé qu’il sera sans doute convoqué à d’autres entretiens, ses interlocuteurs omettent de lui donner un chiffre précis. Et pour cause !
de 1 à 6 entretiens, informels sur la forme (mais pas dans le fond).
Moins d’une semaine après, Gabriel est invité à planifier de nouveaux rendez-vous avec d’autres salariés de la start-up en fonction des disponibilités de chacun. L’objectif ? Rencontrer les membres de l’équipe avec qui il pourrait être amené à travailler au quotidien s’il décroche le poste. Et aussi, histoire de vérifier si le courant passe.
Il s’entretient tour à tour avec le manager, un collaborateur qu’il serait susceptible de manager et des chefs de projets. « Si ces divers entretiens se veulent, dans la forme, informels, je sais très bien au fond de moi que mes interlocuteurs vont devoir restituer un rapport et exprimer leur avis sur ma personnalité et mon profil. »
Un exercice moins facile qu’il n’y paraît, mais Gabriel reste positif. Pour l’instant…
Son optimisme commence à s’effriter quand il fait face au silence radio de la start-up pendant 4 longues semaines. Il relance, mais RIEN n’y fait. Toujours pas de nouvelles du directeur communication qui suit depuis le début le processus de recrutement.
à quand le verdict ?
Un beau jour, le téléphone de Gabriel sonne et son interlocuteur lui apprend qu’il est toujours dans la course ! Il est désormais invité à rencontrer le directeur général de la start-up. Ce nouvel entretien fixé avec le sommet de la hiérarchie lui laisse entrevoir une conclusion positive pour cette candidature. « Ma rencontre avec le DG s’est très bien passée. Il m’a interrogé sur mon parcours, comment je voyais le poste, ce que j’attendais de l’avenir. Un entretien somme toute assez classique qui, selon moi, correspondait à la touche finale du parcours de recrutement », se souvient Gabriel.
Et pourtant, la quête du Graal n’est toujours pas terminée… Une dizaine de jours après sa rencontre avec le directeur général, Gabriel reçoit un nouvel appel du directeur de communication : il lui annonce qu’ils sont encore deux en lice pour le poste. Résigné, Gabriel préfère prendre avec humour cette nouvelle convocation. « J’ai fini par leur demander avec ironie combien d’étapes il restait avant que je sois en mesure de me projeter. Mon interlocuteur a été plutôt rassurant et m’a annoncé qu’il restait seulement une dernière personne à rencontrer : un collaborateur qui occupe un poste équivalent. » Le bout du tunnel était donc proche !
L’entretien dure une quarantaine de minutes. « Une nouvelle fois informel, l’échange a pour objectif de mieux nous connaître et de présenter mutuellement nos réalisations. »
une expérience valorisante.
Au bout de 10 jours, le verdict tombe : après 2 mois et 8 entretiens, Gabriel a enfin décroché le poste tant convoité. « Mais ironie du sort, alors que de mon côté, j’ai dû faire preuve de patience tout au long du processus de recrutement, ma nouvelle entreprise me demande de commencer au bout d’une semaine. Je demande un délai supplémentaire pour pouvoir finaliser mes projets en cours, et c’est à prendre ou à laisser ! », se remémore le jeune homme.
Ils acceptent, BINGO !
« Là où le manque de nouvelles avait un peu entaché l’image que j’avais de l’entreprise, le fait d’avoir décroché ce poste et réussi à franchir toutes les étapes m’avait galvanisé. J’ai tendance à penser qu’autant d’entretiens ne sont pas forcément nécessaires mais ça a aussi un côté utile de rencontrer plusieurs collaborateurs en amont : savoir si on se projette réellement dans l’entreprise. Et puis finalement, se préparer pour 1 à 2 entretiens, revient à être prêt pour 8 entretiens. On finit même par se répéter. En revanche, quand le verdict positif tombe après autant d’étapes, on se sent un peu comme “l’élu” », conclut-il.
💡Passer de nombreux entretiens peut faire partie de certains processus de recrutement. Si c’est votre cas, restez positif et voyez-y l’occasion, vous aussi, de jauger la compatibilité entre vous et l’entreprise.
et plus encore :
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(1) Le prénom a été modifié.
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