« j’ai quitté Paris tout en conservant le même poste ».
30 novembre 2023
Dans ce nouvel article “en coulisses”, Clément raconte pourquoi il a choisi de quitter Paris pour Lille et comment il a géré son quotidien professionnel en gardant le même poste.
Après 6 ans dans la capitale, Clément, 32 ans, a décidé de faire ses cartons avec sa compagne pour s’installer à Lille. Mais plutôt que de chercher un nouveau poste, ce cadre spécialisé en Climat et RSE a choisi de garder son emploi dans la Ville lumière. Un changement de vie qui ne s’est pas forcément toujours passé comme prévu…
- un début de carrière à Paris.
- covid : le déclic pour partir.
- un retour en province.
- quand la réalité rattrape la fiction.
- moins de transport pour vivre mieux.
un début de carrière à paris.
Originaire de Picardie où il vit jusqu’à ses 20 ans, Clément part s’installer à Lille pour y suivre des études pendant 5 ans au sein de l’Institut d’Agriculture. Une fois son diplôme en poche, la capitale apparaît, à l’instar de nombreux jeunes diplômés sans expérience professionnelle, comme une destination privilégiée pour y trouver de belles opportunités d’emploi et démarrer sa carrière sur les chapeaux de roue.
« J’ai décidé de me plonger dans le grand bain parisien et j’ai très vite décroché un poste de chef de projets en stratégie carbone au sein d’un cabinet de conseils en développement durable », explique Clément. Ce dernier prend très vite goût à la vie trépidante de la capitale. Il faut dire que la Ville lumière a de quoi séduire les vingtenaires avides de nouvelles expériences et de sorties en tout genre. Sans compter que nombre de ses amis rencontrés au cours de ses études lilloises sont également descendus dans la capitale pour y dénicher le job de leur rêve.
covid : le déclic pour partir.
Propriétaire d’un petit appartement où il vit avec sa compagne et entouré de sa bande de copains, Clément coule ainsi des jours heureux à Paris et travaille depuis 2 ans et demi en tant que responsable reporting RSE et stratégie climat chez Metro, un grossiste alimentaire et matériel dédié aux professionnels. Tout roule donc jusqu’à ce que la France se retrouve face à une crise sanitaire sans précédent en 2020. Et là patatras, lorsque le confinement est déclaré, la belle vie parisienne tourne rapidement au cauchemar. « Nous nous sommes retrouvés avec ma compagne coupés de nos amis et de notre famille et coincés dans un petit appartement de 40m² sans accès extérieur pour prendre l’air », précise Clément.
Comme pour beaucoup de personnes au sein de grandes métropoles, la remise en cause de cette vie quotidienne apparaît, pour ce jeune couple, évidente. La mise en place du télétravail au sein de leur boîte respective en est également un facteur déclenchant.
Et si le bonheur était ailleurs ? « Avec la généralisation du télétravail, nous nous sommes dit qu’il était peut-être temps de changer d’horizon et quitter cette vie à 100 à l’heure qui se résume parfois à Paris au métro-boulot-dodo », observe Clément. Leur leitmotiv ? Partir s’installer en province pour bénéficier d’un logement plus grand et d’un quotidien plus serein, tout en conservant leur poste au sein de leur entreprise.
un retour en province.
Leur choix se porte très rapidement pour un retour sur Lille. Le couple connaît bien la ville et cette dernière est seulement à 1 heure de Paris en TGV. La destination tombe à point nommé pour la compagne de Clément car le siège de son entreprise se trouve justement en métropole lilloise. Pour ce dernier, la situation est toute autre mais ses responsables au sein de Métro réagissent très bien à sa volonté de partir s’installer dans le Nord de la France. Il faut dire que le trentenaire ne négocie rien, ce qui simplifie forcément sa démarche. « Je bénéficiais déjà, grâce aux accords d’entreprise, de deux jours de télétravail par semaine et des discussions étaient en cours en interne pour augmenter leur nombre. Mais surtout, j’aimais beaucoup mon travail et je ne souhaitais pas en changer », justifie Clément.
quand la réalité rattrape la fiction.
Avec sa compagne, ils vendent rapidement leur appartement et acquièrent à Lille un logement nettement plus grand de 100 mètres carrés. Le départ est fixé au début du mois de juillet 2021. Et là commencent les difficultés pour le jeune cadre. « Je travaillais deux jours par semaine en télétravail, faisais deux allers-retours entre Lille et Paris, et dormais sur place une fois par semaine, alternant les canapés-lits des amis et des membres de ma famille. »
Mais les deux heures de transport par jour s’avèrent très loin de la réalité et les trajets un véritable parcours du combattant. Et pour cause, les bureaux de Métro où travaille Clément sont installés à Levallois-Perret, soit très éloignés de la Gare du Nord. « Je circulais en trottinette pour me rendre à la Gare de Lille où je prenais le train pendant une heure jusqu’à Paris, puis je reprenais la trottinette pour aller Gare Saint-Lazare, où je reprenais un second train jusqu’à Nanterre Préfecture, et enfin je remontais sur ma trottinette pour arriver enfin au bureau, soit 2 heures de trajet porte-à-porte », met-il en avant.
Si Clément est plutôt content au début de continuer à voir ses proches restés dans la capitale, ces allers-retours et cette alternance de pied-à-terre deviennent très vite ingérables. Au bout de quelques mois, il finit même par s’endormir dans le train. Sans compter que l’abonnement SNCF et le Pass Navigo commencent à grever sacrément le budget. « Même si Métro en prenait la moitié à sa charge, soit le cadre légal, j’en avais encore pour 300 euros de ma poche chaque mois. Comme les mensualités de notre prêt immobilier étaient à peu près identiques à celles que nous avions sur Paris, les économies attendues en quittant la capitale sont très vite apparues vaines. »
moins de transport pour vivre mieux.
Face à cette situation aberrante, Clément a en tête, au bout d’un peu plus d’un an, de mettre un terme à cette vie passée dans les transports et à trouver un poste cette fois au plus près de son domicile. Et comme le hasard fait souvent bien les choses, il n’a même pas le temps de se lancer dans une recherche active qu’il est démarché par un chasseur de têtes pour un poste équivalent au sein d’Auchan Retail International. « Non seulement, je travaille désormais à seulement 30 minutes de chez moi en trottinette, j’ai conservé mes deux jours de télétravail, mais en plus mon changement d’entreprise m’a permis de négocier un salaire plus élevé », annonce-t-il. Une nouvelle qui vient à point nommé, puisque Clément a désormais plus de temps à consacrer aux sports et à ses loisirs. Et bien entendu, tout ceci a un coût !
et plus encore :
Parce que les meilleures histoires ne figurent pas dans les rapports, on a recueilli le témoignage d’un autre collaborateur, Gabriel. Pour lui, 2 à 3 entretiens n’ont pas suffi à convaincre… Il nous raconte comment se sont passés les 8 entretiens d’embauche qu’il a dû passer.
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