ex-freelances (re)devenus salariés : ils racontent pourquoi.

#employabilité #marché de l'emploi #recrutement

2 jours

Alors que le nombre de freelances augmente, certains choisissent au contraire de (ré)embrasser le salariat. Pour comprendre leurs motivations, nous avons interrogé des ex-indépendants repentis.

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Ils ont flirté avec l’indépendance, géré leur temps de travail et leurs revenus… puis un jour, le basculement : fini le mode freelance, retour au salariat. Ils nous racontent : 

« il y a beaucoup de fantasmes sur le freelancing », Gaël, 34 ans. 

Gael Gendre

Gaël a fait ses armes en tant que Business Developer. Son expérience dans la tech lui donne envie de faire une reconversion professionnelle de développeur informatique. Avant même la fin de sa formation, il active son réseau pour pouvoir décrocher ses premiers clients en freelance et continuer de se « faire la main ». « Les phases de prospection et de négociation ont été assez longues. Il m’a fallu des mois pour signer mes premiers contrats », se rappelle-t-il. Peu à peu, son activité se développe et lui permet de se rémunérer en moyenne 2500€ nets par mois. Mais pour Gaël ce n’est pas tant le statut qui compte mais la perspective de pouvoir aller de l’avant. 

la bascule : une opportunité. 

Deux ans plus tard, l’entreprise Telesio lui propose un poste de Product Manager et Développeur, un rôle qui combine gestion de projets et développement technologique. « Ce n’est pas la sécurité du CDI ou le salaire qui m’ont séduit, c’est surtout l’opportunité d’apprendre et de faire évoluer mes compétences dans un cadre structuré », explique-t-il. Là où le freelancing exige une gestion autonome, le salariat offre un cadre pour progresser. « Il y a beaucoup de fantasmes autour du freelancing : on imagine la liberté totale, l’autonomie, le télétravail à Bali… mais dans les faits, la prospection est longue et il faut tout gérer soi-même. En entreprise, le cadre est posé, ce qui permet de se concentrer sur ses missions et d’évoluer. » 

S’il n’y pas de solution parfaite pour Gaël, son expérience de freelance lui permet d’être plus stratégique et d’apprécier les atouts du salariat. « Qu’on soit freelance ou salarié, il faut rendre des comptes, à un client ou à un N+1. Mon expérience m’a appris à anticiper, à mieux communiquer mais aussi à apprécier les atouts indéniables du salariat : la déconnexion financière, les vacances, la couverture sociale, avec le luxe de pouvoir progresser », conclut-il. 

« la surcharge mentale m’a épuisée », Marie, 42 ans. 

picto de personne anonyme

Après plus de 10 ans de freelancing dans la communication et le marketing, Marie(1) fait un virage en 2022. « Ça faisait un moment que je maturais l’idée de retourner dans le salariat, avec une obsession : celle d’avoir de vraies vacances », expose-t-elle d’emblée.  

Cette obsession, loin d’être superficielle, témoigne d’une surcharge mentale accumulée au fil des années. « En 10 ans, je n’ai quasiment jamais pris de vacances. Je n’arrivais pas à être assez confiante pour me permettre une pause de 3 semaines. Je restais toujours à l’affût des projets ». Cette vigilance constante, doublée des défis liés aux pics et creux d’activité, est devenue écrasante. « Gérer les fluctuations, c’est la base du freelancing, mais ça a fini par m’épuiser », confie-t-elle. 

près d’un an de recherche d’emploi. 

Marie scrute les offres d’emploi et met près d’un an pour décrocher un poste de chargée de communication. Son profil de freelance est atypique mais s’avère un atout : « j’ai appris à être agile, très organisée et à m’adapter à une culture d’entreprise », détaille-t-elle. 

Deux ans plus tard, elle est promue Directrice Communication. « Aujourd’hui, je manage une équipe de 10 personnes. J’insuffle d’ailleurs les bonnes pratiques du freelancing : flexibilité des horaires, pas de réunion inutile, du télétravail pour les tâches de fond. »

l’investissement personnel n’est pas lié au statut. 

Avec le temps, elle réalise aussi que l’investissement personnel ne disparaît pas avec le salariat. « Si on est surinvesti en freelance, on le reste en tant que salarié. Je pense aussi que c’est ce qui fait la valeur ajoutée de mon travail. Alors même si je déborde parfois sur les horaires, j’ai trouvé un bon équilibre : au-delà des vacances, j’ai gagné en décharge mentale et en épanouissement professionnel. J’ai la chance de découvrir et de vivre le sens du collectif, d’avoir des collègues, un cadre, un bureau… ». Pour elle, la sécurité n’a jamais été le but. « Preuve en est : je suis en CDD », conclut-elle. 

(1) Le prénom a été modifié. 

« un freelance est remis en question tous les 3 ans », Anthony, 38 ans.  

Anthony Delhaye

Anthony, 38 ans, développeur JavaScript, fait le grand saut en 2020. Il crée directement une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) même si les charges sont plus élevées. « Je trouvais le cadre mieux défini et plus rassurant pour d’éventuels clients », justifie-t-il.  

Rapidement, il décroche une mission avec une start-up dans laquelle il travaillait auparavant. Il facture l’équivalent de 8000€ ht par mois pour un salaire net mensuel d’environ 4000€. Mais derrière cette apparente réussite, une certaine réalité du freelancing le rattrape. 

freelance = expert. 

« L’entreprise me faisait confiance mais comme j’étais junior, je passais environ 5h par soir à me former pour combler mes lacunes. Force est de constater que lorsqu’une entreprise sous-traite une prestation, elle attend que le freelance maîtrise et soit expert dans son domaine », détaille-t-il. 

Au bout de quelques mois, la mission semble avancer au ralenti et Anthony ambitionne de retrouver un CDI dans une plus grosse structure. Au-delà de la précarité du statut de freelance, il constate un certain turnover dans le secteur : « dans la tech, les freelances que j’ai vu passer ont été remis en question et remplacés environ tous les 3 ans. L’idée de devoir prospecter constamment n’a fait que renforcer mon envie ». 

la sécurité du salaire. 

C’est en discutant avec l’un des cofondateurs qu’il décroche une proposition de CDI au sein de la start-up. « En acceptant le poste, je renonçais à un certain niveau de rémunération mais je gagnais en sécurité et conservais l’avantage principal de mon statut de freelance : le 100% télétravail », explique-t-il.  

En poste depuis 3 ans, il a obtenu une promotion et l’évolution de rémunération qui va avec : un salaire qui a rattrapé ses revenus théoriques de freelance, « une sécurité qui arrive chaque mois sur le compte », comme il dit. 

et plus encore : 

À mesure que le nombre de travailleurs indépendants évolue, la question du salariat ou freelancing divise. Et si, en réalité, il s’agissait plutôt d’une question d’équilibre et d’une organisation plus souple du travail ? Découvrez notre réflexion autour du battle : salarié VS freelance. Et si vous aussi, vous souhaitez retrouver le chemin du salariat ou briguer une nouvelle opportunité professionnelle : consultez nos offres d’emploi

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