il n’y a pas d’âge pour subir un regard stéréotypé.

#égalité femme homme #leadership #marché de l'emploi

3 jours

La réforme des retraites a mis en lumière les discriminations dont les seniors font preuve sur le marché de l’emploi. Aujourd’hui, ces derniers ne sont toutefois pas les seuls à faire l’objet de préjugés. Les jeunes générations sont, elles aussi, catégorisées au travail. Dans le cadre de la série d’articles “insight”, nous croisons l’actualité et les enseignements de notre dossier spécial âgisme, avec une intervention exclusive de Jasmine Manet, directrice générale de l’ONG Youth Forever. 

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l’âge n’a jamais fait autant parler.

Florence Foresti, qui a passé le cap de la cinquantaine, refuse d’être étiquetée comme une « senior ». Elle se revendique comme « transâge », au même titre qu’il y a des transgenres. Force est de constater que l’humoriste n’est pas la seule à se rebeller contre l’âgisme. Depuis quelques mois, un mouvement fait de plus en plus parler de lui : les « nolds », abréviation de « never old », créé en 2021 par deux salariés de chez Danone. Celui-ci est porté par les 45-65 ans, une génération qui se dit invisibilisée dans le monde du travail car « trop vieille pour être jeune et trop jeune pour être vieille ». 

Un baromètre publié début décembre 2024 par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT) leur donne raison et confirme que ces travailleurs expérimentés n’ont pas toujours les faveurs des managers en entreprise. Refus d’embauche, incitation à partir à la retraite de façon prématurée, difficultés à se maintenir dans l’emploi… 23% des seniors âgés de plus de 50 ans ont déjà vécu des discriminations au cours de leur carrière, du fait de leur âge et de leur état de santé.

la jeune génération n’échappe pas aux stéréotypes.

En réalité, les seniors ne sont malheureusement pas les seuls à être stigmatisés par leur âge. Les jeunes générations font, elles aussi, l’objet de stéréotypes liés à l’âge dans le milieu professionnel. D’ailleurs, cette génération semble plus encline à en subir. Parmi les moins de 35 ans : 65% affirment avoir vécu au moins une discrimination en lien avec leur âge (vs. 57% des cadres en général), d’après notre étude Expectra menée avec l’IFOP auprès de 1000 cadres, pour le dossier spécial âgisme de notre baromètre des salaires cadres 2024/2025.

Le top 3 des stéréotypes générationnels concernent même les plus jeunes salariés : 

  • plus volatile et mobile que les seniors (87%),
  • plus revendicative (78 %),
  • manquant de rigueur (75%). 

In fine, ces clichés peuvent empêcher les juniors d’accéder à des emplois qualifiés, d’évoluer dans la hiérarchie de l’entreprise… Pour Jasmine Manet, directrice générale de l’ONG Youth Forever, ces stéréotypes ne sont pas nouveaux. « Ils sont archaïques, quasi-millénaires et se répètent de générations en générations. S’ils ont la vie dure, c’est parce que la France n’est pas une société intergénérationnelle. On ne vit pas en famille avec nos aînés, comme dans certains pays hispaniques. Cela impacte forcément notre regard envers l’autre, envers celui qui n’est pas de notre génération », évoque-t-elle. 

jeunes et seniors : mêmes attentes, même combat !

Pour la philosophe Dominique Méda, comme elle l’explique dans le dossier spécial âgisme de notre baromètre : le contexte sociétal est également la raison pour laquelle les différentes générations font l’objet de clichés. « C’est de plus en plus compliqué pour les jeunes de s’installer durablement sur le marché du travail. Quant aux plus âgés, trop souvent, les entreprises ne veulent pas prendre le temps d’adapter leurs conditions de travail pour leur permettre de s’acclimater au changement… ». Bien que les différentes générations fassent l’objet de discriminations en entreprise, elles ont de nombreux points communs. Quel que soit l’âge, un cadre cherche avant tout : 

  • un équilibre vie pro/perso (76 % des réponses), 
  • une rémunération attractive (69 %), 
  • une reconnaissance de son travail à sa juste valeur (65 %). 

« La fracture intergénérationnelle est bien plus émotionnelle que rationnelle : les salariés de tous les âges s’accordent sur les combats qu’ils veulent mener au travail », rappelle Jasmine Manet. 

Preuve que les collaborateurs ne voient pas l’âge comme un problème : 21% des cadres préfèreraient avoir un collègue senior, et 21% un collègue jeune, quand 58% ont déclaré ne pas avoir de préférence. 

déconstruire les idées reçues.

Alors, pour combattre ces idées reçues – à la fois celles qui collent aux jeunes et aux seniors – il n’y a pas de secret. « Il ne faut pas opposer les générations les unes aux autres, mais les pousser à travailler ensemble. C’est ainsi que les stéréotypes perdront de leur force », rappelle Dominique Meda dans le baromètre. 

Dans certaines entreprises, des hackathons transgénérationnels sont par exemple organisés sur la RSE tandis que dans d’autres, le mentorat inversé est privilégié pour former sur l’IA… Le sujet de l’intergénérationnel mériterait également d’être mieux appréhendé par les entreprises. « En réalité, l’âge ne veut rien dire : c’est surtout un état d’esprit. Deux salariés de 24 ans peuvent par exemple avoir des vies très différentes, selon qu’ils sont parents ou non. L’âge des collaborateurs ne doit plus être abordé sous l’angle RH, mais sous celui de l’inclusion. Les entreprises doivent plutôt s’interroger sur les moments de vie de leurs salariés qu’elles souhaitent accompagner : la parentalité, l’aidance, la maladie… », explique Jasmine Manet. C’est d’autant plus important que marginaliser les salariés via leur âge, c’est mettre un frein à leur engagement. 

et plus encore : 

Retrouvez dans notre baromètre des salaires cadres 2024/2025, tous les enseignements de notre enquête sur l’âge en entreprise et la diversité générationnelle (menée par l’Ifop auprès de 1000 cadres) et décryptée par Dominique Méda, sociologue du travail et Jasmine Manet, à la tête de l’ONG Youth Forever. 

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