quitter son travail ou rester : comment trancher ?

#bien-être au travail #conseil #marché de l'emploi

5 septembre 2024

Quitter son travail est une décision lourde de sens (et de conséquences). S’accrocher à un poste qui ne nous convient pas (ou plus) n’est toutefois pas toujours le choix le plus sage. Vous hésitez à démissionner ? Conseils pour celles et ceux qui se trouvent à la croisée des chemins professionnels.

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peur de quitter son travail : entre quête de sens et stabilité.

Entre quête de sens et désir de stabilité, le choix est parfois cornélien. D’un côté, l’époque n’est plus aux carrières qui durent toute une vie : la mobilité et la polyvalence sont encouragées. Et depuis la génération Y en particulier, le souhait de se réaliser et/ou de se réinventer est au cœur du projet professionnel. De l’autre, le spectre du chômage et de la précarité effraient plus que jamais. Vous hésitez entre vous accrocher à votre emploi ou aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte ? Quelques conseils pour tenter d’y voir plus clair.

déterminez les raisons qui vous poussent à vouloir quitter votre travail. 

Quelle que soit votre situation, interrogez-vous sur la ou les raisons profondes de votre envie (ou crainte) de partir.

un désir de changement et/ou de progression vous incite à quitter votre travail (pour un autre) ?

Si oui, peut-il éventuellement être satisfait en changeant les conditions de votre poste actuel sans pour autant démissionner ou changer d’entreprise ? Exemples : demander une promotion, une mutation, de nouvelles tâches ou responsabilités, changer de service, ou encore suggérer vous-même des optimisations (méthodes, outils, recrutements…) qui pourraient insuffler une nouvelle dynamique.

💼 Si les possibilités en interne s’avèrent trop restreintes, il est certainement temps de consulter des offres d’emploi et de passer des entretiens pour prendre le pouls ailleurs.

votre environnement de travail ne vous correspond pas ou plus ? 

N’hésitez pas à proposer des améliorations : cours de yoga ou méditation en entreprise, formation en communication bienveillante, apéros entre collègues, pratiques plus éco responsables… En bref, « soyez le changement que vous désirez voir dans le monde » ! Au mieux, vous aurez obtenu satisfaction tout en ayant un impact positif sur votre communauté. Au pire, vous aurez au moins le mérite d’avoir essayé avant de larguer les amarres. 

vous aimez votre emploi mais les relations sur votre lieu de travail impactent votre bien-être ? 

La situation n’est pas forcément figée ! Il suffit parfois d’en parler avec les RH ou les équipes pour trouver des solutions. Vous pourrez apprendre à composer avec les différents types de personnalités, à gérer un collaborateur difficile ou encore travailler sur la gestion de vos émotions au travail.

Si en revanche votre bien-être physique ou mental est durablement affecté, mieux vaut vous protéger avant d’y laisser des plumes. Aucun poste ne mérite qu’on y laisse sa santé !

vous souhaitez quitter votre travail pour une formation ou une reconversion ? 

Que ce soit pour acquérir de nouvelles compétences ou vous lancer dans une reconversion professionnelle, sachez que vous pouvez, dans certains cas, vous former sur votre temps de travail. D’après les articles L. 6313-1 et L.6321-1 du Code du Travail, l’employeur doit assurer l’adaptation de ses collaborateurs à leur poste du travail. Ainsi, si l’évolution de votre métier nécessite de nouvelles compétences, vous pouvez demander une formation. Votre convention collective peut aussi prévoir des périodes de formation obligatoires pour assurer votre maintien ou votre montée en compétences. 

Dans le cadre d’une reconversion, vous pouvez également solliciter votre employeur pour mettre en place un projet de transition professionnelle afin de vous former à un nouveau métier. L’avantage : vous bénéficiez d’une partie de votre salaire pendant toute la durée de votre formation. Tous les salariés peuvent y avoir recours, avec l’accord de leur employeur, à condition de travailler depuis au moins 2 ans – dont 1 an au sein de l’entreprise. 

Si vous ne pouvez pas vous former via votre employeur, il est toujours possible d’utiliser votre CPF pour apprendre de nouvelles compétences hors du temps de travail. Il existe aussi des dispositifs d’accompagnement en cas de reconversion ou de création d’entreprise pour vous former après une démission (on vous en parle plus bas 😉👇). 

vous avez envie de quitter votre travail mais quelque chose vous retient ? 

Est-ce une peur de la nouveauté, celle de ne rien trouver de mieux ou un manque de confiance en vous ? Il est important de discerner la crainte qui vous bloque. Vous pouvez en discuter avec un responsable RH, faire appel à un conseiller en orientation ou même un thérapeute pour éclairer vos blocages et les dissiper si nécessaire.

En remontant à la source de votre dilemme, vous passerez peut-être ainsi de l’indécision à la détermination, et transformerez votre difficulté à faire un choix en opportunité d’améliorer les choses.

avant de quitter votre poste, dressez la liste des points positifs.

Vous connaissez la pratique de la gratitude ? Elle consiste à dresser une liste de choses – majeures ou infimes – pour lesquelles vous éprouvez de la reconnaissance dans votre vie. Elle peut être ponctuelle ou s’inscrire dans le quotidien. Essayez donc de transposer ce petit exercice, anodin en apparence mais très bénéfique, à votre vie professionnelle.

Y a-t-il encore des choses qui vous plaisent dans votre poste actuel ? Cela peut être une bonne relation entretenue avec un collaborateur, les petits plaisirs de la pause près de la machine à café, un sentiment d’être utile…

Peut-être réaliserez-vous qu’il s’agit juste d’une lassitude passagère et qu’à l’instar d’une romance qui s’essouffle, la flamme a simplement besoin d’être ravivée. 🔥

Si en revanche la liste des bénéfices et autres sources de joie apportés par votre travail est quasi-inexistante ou ne suffit pas à faire passer votre envie de partir, il est peut-être temps d’envisager de nouveaux horizons. Au travail comme en amour, il ne s’agit pas de vivre comme si chaque jour était le dernier, mais comme si chaque jour devait recommencer éternellement !

pour trancher, posez-vous les bonnes questions. 

Pour faire un choix professionnel majeur, il est essentiel de se poser les bonnes questions. En voici une liste non exhaustive :

  • Suis-je la même personne qu’au moment de mon embauche/de mes études ?
  • Comment et combien de temps je me projette dans ce poste ? 
  • Suis-je valorisé.e/stimulé.e dans ce poste ou mes compétences et mes talents sont-ils gâchés ?
  • Est-ce un ras-le-bol passager ou un malaise de longue date ?
  • Est-ce vraiment le travail qui pose problème ou autre chose ? (volonté de se consacrer à sa vie perso, frustrations relationnelles…)
  • Quelles sont mes valeurs et mes motivations principales : l’argent, la stabilité, le défi, la loyauté… ?
  • Quels sont au contraire les éléments les plus nocifs pour mon bien-être au travail : l’ennui, le stress, l’ambiance, le manque d’éthique… ?

Or, pour répondre à ces questions et afin de prendre toute décision de manière éclairée, encore faut-il affiner sa connaissance de soi. Si votre incertitude naît d’une méconnaissance profonde de qui vous êtes et ce qui vous anime, les tests de personnalité peuvent vous aider. Le test de Myers-Briggs en particulier est très utilisé par les recruteurs et les psychologues du travail. Vous pouvez également vous appuyer sur les neurosciences ou encore retracer la chronologie de votre parcours pour détecter vos évolutions et le rôle qu’a joué votre personnalité (de manière positive et négative) à ces moments clés. Cela devrait vous permettre de mieux comprendre votre fonctionnement et vos aspirations.

Enfin, n’oubliez pas une certaine dose de lâcher-prise… Même si vous mettez toutes les chances de votre côté, rien ne peut en effet garantir que vous preniez LA meilleure décision. L’important est de prendre celle qui vous ressemble le plus, celle qui s’accorde avec vos aspirations profondes et ce, même si elle vous mène sur des chemins plus hasardeux.

je ne veux plus travailler : comment faire ?

Si vraiment vous n’arrivez pas à vous décider, ou que vous cherchez à faire un break pour envisager votre vie professionnelle différemment, sachez que des alternatives existent : congé sabbatique, slashing, prospection d’autres emplois (parfois un simple entretien pour un autre poste peut créer un déclic)… N’hésitez pas à écrire toutes vos idées, mettre votre questionnement en pause et vous reposer la question dans 3 mois, 6 mois, 1 an… pour voir comment votre ressenti a évolué.

comment quitter votre travail et démissionner intelligemment ? 

Votre décision est prise : vous souhaitez définitivement quitter votre travail. Voici les points clés pour (bien) démissionner. 

comment démissionner d’un CDI ou CDD ? 

Que vous soyez en CDI ou que vous envisagiez de quitter votre emploi avant la fin de votre CDD, démissionner est très simple ! Vous pouvez le faire à l’oral ou à l’écrit, sans en justifier le motif. Néanmoins, nous vous conseillons de l’annoncer à l’oral et, pour éviter tout litige, d’envoyer une lettre de démission par courrier recommandé avec accusé de réception. Sachez que l’employeur ne peut pas refuser une démission, c’est un droit. 

Le Code du Travail impose uniquement le respect d’un préavis (article L1237-1). Sa durée est fixée par convention collective et figure dans votre contrat de travail. Dans certains cas, vous pouvez en être dispensé :

  • À votre demande et après acceptation de votre employeur.
  • Si vous êtes enceinte (avec preuve médicale).
  • À la fin d’un congé maternité ou d’adoption pour élever votre enfant.

bon à savoir

certaines conventions collectives libèrent le salarié du préavis s’il a trouvé un autre emploi.
source : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2883#

dans quels cas peut-on toucher le chômage après une démission ? 

De manière générale, seuls les salariés dont le contrat de travail a été interrompu involontairement peuvent prétendre au chômage. Dans certains cas, il est possible de quitter un CDI sans perdre ses droits. Synthèse des principaux dispositifs. 

en cas de reconversion professionnelle.

Depuis le 1er novembre 2019, vous pouvez démissionner et bénéficier de l’allocation chômage (appelée ARE pour Aide au Retour à l’Emploi) dans le cadre d’un projet de reconversion. Vous devez alors répondre aux conditions définies par France Travail, à savoir : 

  • justifier d’au moins 5 années travaillées dans une ou plusieurs entreprises dans les 60 mois avant la fin de votre contrat. 
  • obtenir une attestation pour justifier le sérieux et le caractère réel de votre nouveau projet professionnel. 
  • déposer ensuite une demande d’allocation dans les 6 mois et répondre aux critères d’attribution de l’ARE. 

pour suivre votre conjoint ou pour toutes démissions dites « légitimes ».

Plusieurs types de démissions sont considérés comme « légitimes » et donnent droit à une indemnisation de France Travail. Par exemple, pour suivre votre conjoint qui change de lieu de résidence pour motif professionnel, si un mariage ou un pacs induit un changement de lieu de résidence, si vous échouez dans votre projet de création ou de reprise d’entreprise… Vous pouvez retrouver toutes les démissions dites légitimes sur le site de France Travail

et plus encore :

Réinventer son métier ou sa carrière est un défi passionnant ! Cela nous invite à faire preuve de créativité pour imaginer l’inexistant. Qui mieux que les artistes pour nous insuffler cette faculté ? Zoom sur leurs secrets qui ne demandent qu’à être transposés à nos métiers !

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