essor du nucléaire : quels impacts pour ces métiers et pour les autres secteurs industriels ?

• l’essor de l’industrie nucléaire.
• des offres d’emploi à foison pour les métiers du nucléaire en France.
• des conséquences sur les autres filières proches des bassins du nucléaire.

l’essor de l’industrie nucléaire.

À l’heure où la transition énergétique devient une priorité mondiale, l’industrie nucléaire française connaît un essor sans précédent. Motivé par la recherche d’une énergie décarbonée capable de répondre aux enjeux climatiques actuels, le secteur nucléaire accélère son développement. Cette dynamique se traduit par la construction de nouvelles centrales, la prolongation de la vie des installations existantes et l’innovation dans des technologies innovantes. Dans le cadre du dispositif France 2030 pour l’accélération de la réindustrialisation du pays, le Gouvernement prévoit d’investir environ 1 milliard d’euros de fonds en soutien à l’innovation dans le secteur du nucléaire. Cet investissement vise en particulier à soutenir le développement de réacteurs innovants et à faire émerger de nouveaux acteurs prometteurs pour la filière. L’un des axes forts est le soutien d’un projet de petit réacteur modulaire (SMR) français. Des projets ambitieux qui nécessitent un large éventail de métiers et de compétences, de la recherche et développement à la maintenance, en passant par la sûreté et l’ingénierie. Des perspectives sans précédent pour les carrières dans le nucléaire ! 

des offres d’emploi à foison pour les métiers du nucléaire en France.

Face à cette expansion, la filière nucléaire en France se voit confrontée à un défi de taille : recruter à grande échelle. 150 000 embauches sont prévues d’ici à 2033 (1). Les besoins en main-d’œuvre sont colossaux, diversifiés et s’étendent bien au-delà des frontières traditionnelles de l’ingénierie nucléaire pour englober des profils variés, allant des techniciens de maintenance aux experts en cybersécurité, du CAP au doctorat. Les offres d’emploi se multiplient, témoignant de la vitalité du secteur et de ses projets en cours et à venir. 

Cette ruée vers l’industrie nucléaire crée une véritable dynamique d’emploi dans les territoires, promettant des opportunités professionnelles stimulantes et durables. C’est surtout le cas autour des centrales et des centres de recherche. Les régions les plus concernées sont l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand Est, le Centre-Val de Loire et la Normandie, qui produisent à elles seules 80 % de l’électricité d’origine nucléaire en France. 

L’Université des métiers du nucléaire a lancé en mars 2023 une campagne de communication pour donner de la visibilité à la filière et booster son attractivité, notamment à travers un portail web : Mon avenir dans le nucléaire, et a déployé un plan d’action pour l’emploi ainsi que des dispositifs de formation spécialisés. 

De plus en plus de jeunes ingénieurs se tournent vers la filière, motivés par l’impératif de trouver de nouvelles solutions face à l’urgence du réchauffement climatique et de la crise énergétique. Jean-Marc Jancovici, « l’ingénieur star », polytechnicien et président de The Shift Project, n’y est pas pour rien dans les vocations de certains ingénieurs. Membre du Haut Conseil pour le Climat, il a publié avec Christophe Blain en 2021 Le Monde sans fin, bande dessinée dans laquelle il prône un recours au nucléaire face aux défis énergétiques des années à venir. 

Enfin, les salaires sont attractifs, en témoigne l’augmentation des rémunérations pour la filière ingénierie et industrie, la plus forte depuis 2019 (+3,4%).

des conséquences sur les autres filières proches des bassins du nucléaire.

Si elle apparaît dans un premier temps bénéfique pour l’emploi dans les territoires, l’attractivité du secteur nucléaire n’est pas sans conséquences pour les autres industries situées dans les mêmes bassins d’emploi. La concurrence pour attirer les talents s’intensifie, créant des difficultés de recrutement dans des secteurs considérés comme moins attractifs. Des métiers critiques, de la construction à la santé en passant par les services, se retrouvent en tension, peinant à trouver la main d’œuvre nécessaire pour répondre à leurs propres besoins. Cette situation pose un défi de taille pour les entreprises industrielles qui ne sont pas liées au nucléaire. On observe notamment un phénomène d’aspiration des salariés hautement qualifiés, avec des conséquences directes sur d’autres filières telles que la construction, l’énergie renouvelable, la maintenance industrielle, qui font face à une pénurie de candidats qualifiés. 

Sur le marché de l’emploi, il apparaît alors pertinent de déployer une approche coordonnée pour garantir le développement harmonieux de toutes les industries qui cherchent à recruter. S’impose alors un travail collaboratif entre les acteurs économiques, les établissements d’enseignement supérieur et les autorités locales afin d’assurer une croissance équilibrée et de garantir le développement économique et social des régions phares du nucléaire. 

Expectra recrute dans le nucléaire.