l’art de prendre une décision.

#innovation #leadership #productivité

19 mai 2022

En moyenne, nous prenons 35 000 décisions par jour. Anodines ou cruciales, elles font appel à des styles décisionnels voire un processus bien ficelé mais sont aussi sujettes à des mécanismes parasites. Détails et pistes pour faciliter la prise de décision.

comment est vécue la prise de décision professionnelle ?

« Quelle décision prendre ? », derrière cette question s’en cache une autre : « comment prendre LA bonne décision ? », et surtout une crainte : « comment ne pas commettre une erreur ? ». 

En contexte professionnel, il est fréquent d’éprouver de l’angoisse au moment de prendre une décision (c’est notamment le cas de 82% des dirigeants français interrogés dans une étude publiée en 2020 par Oracle Netsuite). Les raisons :

  • La peur des conséquences négatives d’un mauvais choix (baisse du chiffre d’affaires, perte de crédibilité personnelle, perte d’emploi).
  • La complexité croissante des processus décisionnels (manque de temps, abondance de données à traiter, nombre croissant de participants impliqués).
  • L’augmentation des structures organisationnelles horizontales (prise de décision décentralisée, responsabilité décisionnelle partagée par tous les employés).

💪 Si la peur de prendre une décision est commune aux dirigeants, managers ou collaborateurs, disposer d’une compréhension des mécanismes ainsi que d’une « boîte à outils » permet d’être plus à l’aise dans l’exercice et de mieux décider.

les styles de prise de décision

A chaque décideur ou décision son style… selon le contexte, la culture d’entreprise et votre personnalité ! 

prise de décision rationnelle

Le modèle rationnel est souvent plébiscité pour prendre la meilleure décision car il se base sur des faits et des données. Il s’applique étape par étape (définition du problème, comparaison entre la situation actuelle et souhaitée, évaluation des alternatives, test de la décision et analyse du résultat).

➡️Cette méthode permet de prendre une décision plus éclairée et de réduire les risques, surtout lorsque l’enjeu est important.

prise de décision intuitive

Cette technique consiste à prendre des décisions en se basant sur vos intuitions et votre instinct. C’est une façon de guider les décisions, qui comporte tout de même une part de rationalité puisque notre cerveau « passe en revue rapidement tout ce que vous avez appris de situations similaires passées », explique notamment un article de The Atlassian

➡️ L’intuition est un levier efficace pour prendre rapidement des décisions… si tant est que vous possédiez une expertise ou une expérience suffisante dans le domaine.

prise de décision créative

Elle consiste à considérer plusieurs perspectives simultanément et à résoudre un problème d’une manière inédite. Concrètement, elle peut prendre la forme d’un brainstorming en équipe où chacun est invité à exprimer toutes les solutions qui lui passent par la tête.

➡️Cette technique pour prendre des décisions ouvre la porte à l’innovation et encourage la collaboration, l’esprit d’équipe et la confiance.

Décision en équipe

quel processus de décision appliquer ? 

Savoir prendre des décisions n’est pas qu’une question de style, pour trancher et faire les bons choix, mieux vaut définir un process ! 

Le rythme effréné et la charge mentale déjà conséquente du monde de l’entreprise ne permettent pas toujours de se livrer à un processus décisionnel long et fastidieux. On emprunte alors volontiers le processus de décision en 3 étapes de Portia James, PDG du groupe Behavior Genius :

1. Déterminer si la décision a réellement besoin d’être prise

La meilleure décision peut parfois être… de ne rien faire. Identifiez les « vrais » problèmes qui nécessitent d’être solutionnés : Y a-t-il vraiment un problème ? Quelqu’un s’est plaint ? Qui ou quoi serait impacté par l’absence de prise de décision ?

2. Établir une liste de tous les scénarios et résultats /conséquences possibles

Une fois la nécessité d’une décision établie, dresser une liste de toutes les issues possibles. Pour chacune, peser le pour et le contre puis imaginer le scénario idéal et le scénario catastrophe.

3. Prendre la décision qui causera le moins de dégâts

« Nuire le moins possible » est le credo de ce processus de décision. Nuire peut prendre plusieurs formes : causer une pression ou un stress évitable, réduire le budget de l’entreprise, bouleverser un grand nombre de collaborateurs pour un bénéfice minime. 

💡 « Votre décision finale doit être celle qui comporte le risque le plus faible, et apporte le plus grand bénéfice. »

prendre une décision : les pièges à éviter

Prendre les bonnes décisions et savoir décider implique une connaissance de soi ainsi qu’une prise de recul sur les mécanismes qui peuvent vous influencer.

les biais cognitifs

Ces réflexes de pensée semblent logiques sur le coup mais se révèlent, après analyse, plutôt irrationnels. Les exemples de biais cognitifs sont multiples, en voici quelques-uns :

  • Le biais de confirmation nous pousse à ne retenir que les éléments allant dans le sens de notre opinion/préférence initiale.
  • Le biais d’engagement se manifeste lorsque l’on a commencé à se tromper et que l’on persiste en espérant « rattraper le coup ».
  • L’effet de halo intervient lorsque nous jugeons l’ensemble d’une situation à partir d’une première impression.

🤓 Pour échapper à ces biais, en prendre conscience est un bon début mais le meilleur garde-fou est d’élaborer un processus de prise de décision.

la pression sociale

74% des dirigeants estiment prendre en compte l’avis de leurs collaborateurs, quand 43% des salariés indiquent n’avoir jamais été consultés par leur entreprise sur les décisions opérationnelles ou stratégiques, d’après une récente étude d’Opinion Way.  

Pour autant, s’appuyer sur le collectif ne signifie pas céder à la pression sociale, c’est-à-dire prendre une décision en fonction de ce que les autres pensent ou attendent de nous. Plusieurs expériences (comme celle de Asch) ont notamment démontré que nous avons tendance à nous conformer à l’opinion du groupe, même si nos perceptions nous informent clairement qu’elle est erronée.

💪 Pour vous en prémunir et prendre des décisions judicieuses, demandez-vous franchement si vous agissez (ne serait-ce qu’en partie) par conformisme, désir d’appartenance, peur de déplaire… et sollicitez l’opinion collective qu’après vous avoir fait votre propre avis.

les émotions parasites

Une série d’études sur le rôle des émotions dans la prise de décision a démontré que la colère ou encore la tristesse pousseraient à prendre de mauvaises décisions, par excès de confiance ou impatience. Et il en est de même pour… le bonheur ! Ainsi, les personnes de bonne humeur auraient tendance à être moins regardantes sur la qualité et à se fier davantage au caractère sympathique ou séduisant d’une source.

et plus encore : 

Si vous avez besoin d’un coup de pouce supplémentaire, n’hésitez pas à utiliser certains outils d’aide à la prise de décision (analyse SWOT, matrice de décision multicritère, démarche ABCDE) ou à découvrir nos conseils concrets pour prendre une décision difficile et l’assumer.

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