manager : faut-il être aimé de ses collaborateurs ?

#bien-être au travail #leadership #motivation

14 février 2022

Bénéficier de l’estime de son équipe tout en renforçant son leadership n’est pas toujours chose aisée. L’affect peut-il jouer dans la balance ? Deux experts qui ont plusieurs dizaines d’années de management à leur actif nous partagent leur point de vue.

Oui, un collaborateur doit pouvoir aimer son manager.

Pascal Goupilleau« Un collaborateur doit pouvoir aimer son manager pour avoir envie de mouiller le maillot et donner le meilleur de lui-même », Pascal Goupilleau, fondateur de SuperReco. 

Pour lui, après 30 ans de management, force est de constater que la posture du manager n’a cessé d’évoluer. L’heure n’est plus au leader autoritaire et aux collaborateurs qui reçoivent des ordres et les exécute sans sourciller. Aujourd’hui, la première cause de départ d’un salarié au sein d’une entreprise est sa relation avec sa hiérarchie directe. 

« Plus que jamais alors que le télétravail se généralise, le collaborateur, qui est seul face à ses tâches, doit se sentir serein, à l’aise dans son poste et bien dans sa peau. Ce n’est pas le contrôle dictatorial du manager qui va le faire avancer », détaille-t-il. 

Le manager est en effet la première figure de la hiérarchie et il symbolise l’entreprise bien qu’il n’en ait pas toujours conscience. Il est au quotidien celui qu’il faut supporter. Son rôle est donc de faire en sorte que son équipe prenne du plaisir à travailler. Dans cette optique, il doit être exemplaire et donner du sens au travail, des directions et un plan d’action. Pour accompagner au mieux le collaborateur dans son développement, le manager doit s’inscrire dans un contexte de respect et d’authenticité, d’écoute réciproque et de bienveillance. Il ne doit pas hésiter à demander à ses équipes comment il peut les aider lorsqu’il leur donne de nouvelles missions. Grâce à cette attitude positive, tous les ingrédients seront ainsi réunis pour se faire aimer.

Le principal écueil à déjouer ? « Il est essentiel de ne pas franchir le cap de la sphère privée afin de ne pas perdre sa crédibilité de manager. Pour se faire aimer, certains managers ont en effet tendance à créer trop de proximité. » A contrario, il ne doit pas hésiter à créer du liant, en célébrant les succès pour valoriser ses collaborateurs, et ainsi reconnaître la place qu’ils occupent dans l’équipe. Après tout, la vie professionnelle est longue et elle prend une place importante dans la vie de chaque individu, il en va donc de la responsabilité du manager de savoir se faire aimer, mais sans chercher à tout prix à se faire aimer.

Non, l’affect n’a pas sa place dans le management.

Yvon Berl« La quête de l’amour des collaborateurs n’est pas le graal des managers », Yvon Berl, coach de dirigeants et fondateur du cabinet Zathinoe.

Pour Yvon Berl qui a plus de 25 d’expérience dans le management en entreprise, au contraire, la volonté d’être aimé ne doit pas un être un objectif du manager. Certes, il doit faire en sorte que les collaborateurs s’épanouissent dans leur cadre professionnel, mais sa mission ne consiste pas à être aimé. S’il parvient à la fois à inspirer ses collaborateurs, donner les directives nécessaires, prendre des décisions douloureuses quand il le faut alors bien sûr, c’est la quadrature du cercle, mais cela n’est fondamental pour la réussite de l’entreprise. 

« Le manager doit être apprécié, mais pas aimé car l’amour est relié aux émotions, tandis que le fait d’apprécier se constitue après un raisonnement. » L’affect doit être réservé à la sphère privée et il ne faut pas lier le management à une relation filiale. Dans la sphère professionnelle, le manager pourra être apprécié pour sa capacité à décider, emmener ses équipes ou encore à les fédérer autour d’un projet ou d’une idée. 

Si l’affect tient un rôle dans le management, comment un chef d’équipe pourrait-il prendre des décisions avisées dans le cadre d’un licenciement économique par exemple ou d’un licenciement pour faute grave ? Avant de chercher à se faire aimer, un manager doit être juste et faire le maximum pour le bien de l’entreprise. Ainsi, il doit être capable de prendre une décision nécessaire pour la bonne santé de l’entreprise, même si elle n’est pas agréable ni très populaire au sein d’une équipe. Dans cette optique, la situation personnelle ne doit pas entrer en ligne de compte, les décisions doivent se prendre uniquement sur la base d’éléments factuels.  

Avant de chercher à se faire aimer, le manager doit donc tout faire pour inspirer du respect par rapport à ses capacités professionnelles, à aller de l’avant, à faire grandir l’entreprise ainsi que les hommes qui la composent. « Dans ma carrière, il y a des patrons que je n’ai pas aimés mais que j’ai suivis volontiers car ils étaient bons », conclut Yvon Berl.

Et plus encore.

Pour creuser la notion d’appréciation et d’émotions en tant que manager, nous avons aussi demandé à deux experts leur point sur un sujet complémentaire : faut-il mettre de l’affect dans le management ? Vous pourrez notamment constater que pour eux, tout est question d’équilibre et de dosage.

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