pourquoi être occupé ne signifie pas être efficace ? par Lisa Delmoitiez.

#bien-être au travail #motivation #productivité

6 jours

Partons sur des bases honnêtes : combien de bullet points (puces) trônent sur votre to-do list ? Plus d’une, c’est certain. Inutile de flatter mon égo, j’ai bien conscience que « lire cet article pour vous déculpabiliser de moins bosser que votre collègue fayot » n’est pas votre seule mission de la journée…

Getting your Trinity Audio player ready...
Lisa Delmoitiez
Lisa Delmoitiez, auteure et humoriste, prend la plume du blog Expectra pour aborder l’illusion de la productivité. Photo ©Aaron Godfroid

Mais accumuler les objectifs sur votre to-do list, c’est comme faire des enfants. Au-delà du dixième, le risque est réel de commencer à les bâcler.

quantité, ennemi de la qualité.

On le connait tous ce collègue en call avec ses écouteurs bluetooth, qui répond à un mail d’une main, clôture un dossier de l’autre. Impressionnant, certes. Décevant, surtout. Parce qu’un humain multitâche, c’est comme un robot cuiseur vapeur qui fait aussi machine à pain. Sur le papier, ça fait rêver. Mais au final, les légumes goûtent la levure et le pain est trempé. Et votre collègue, il finit forcément par oublier la pièce-jointe dans l’email et clôturer son call avec son N+1 par un « bisous ». En réalité, il vaut mieux se concentrer sur une tâche à la fois, comme le prouvent les semaines qui suivront cette interaction gênante avec le boss. 

Cela dit, loin de moi l’idée de juger la tendance à se surmener. L’injonction à la performance est tellement puissante dans notre société, que la seule option qui semble adéquate pour y répondre est de se dédoubler. Le seul souci, c’est que la neuroscience est formelle : le cerveau humain ne peut se concentrer que sur une tâche à la fois. L’employé est comme le sportif : le plus performant est souvent le plus spécialisé. Le record du 100 mètres est en effet plus souvent battu sur l’épreuve du 100 mètres que sur celle de l’heptathlon. Alors lâchez ce javelot, posez cette perche et concentrez-vous sur la ligne d’arrivée. C’est pas parce qu’un sportif pratique 7 sports qu’ils sont tous son fort. Et c’est pas parce qu’un homme a sept maîtresses qu’elles sont toutes satisfaites. Quel est le rapport ? Aucun. Mais moi aussi, je suis multitâche : je vous informe. Et je règle mes comptes. 

arrêtez de vous surmener, bande de flemmards.

Une des raisons derrière ces to-do list aussi longues que la bible (mais sans le passage bizarre sur un buisson qui parle) c’est donc la pression sociale. L’addiction au travail étant le seul comportement compulsif valorisé socialement, il est tentant d’y céder. Vous  buvez trop d’alcool, vous obtenez une consultation. Vous travaillez trop, obtenez une promotion. 

Un argument qui peut cependant vous motiver à lever le pied, c’est que la tendance est en train de changer. En 2024, le surmenage est en effet de plus en plus perçu comme de la vantardise, voire du fayotage. Rappelez-vous le lycée : celui qui rappelait au professeur le devoir à faire était rarement invité en soirée. Alors si les plans afterwork semblent toujours vous passer sous le nez, posez-vous les bonnes questions. Sinon, votre seul ami au bureau sera le patron, et c’est comme ça qu’on finit par raccrocher en lui disant bisou. Je vous aurai prévenu…

Cette valorisation du surmenage par nos responsables est donc problématique parce qu’elle nous épuise et nous isole. Et le pire, c’est qu’elle est naïve. Comme l’explique Quentin Périnel dans son ouvrage « 60 nuances de collègues », il existe un profil de collègue, le débordé, qui « sait que s’il s’affiche constamment occupé (…), cela lui garantit un grand luxe : on lui fiche la paix ». Votre collègue surmené est donc probablement, secrètement, un énorme flemmard. Et dire que vous, vous êtes là, à rien faire au vu et au su de tous… Quel courage!

travailler moins pour travailler mieux.

Non seulement votre flemmardise est courageuse, mais elle est productive. Les experts (et moi aussi) sont en effet formels : le cerveau est partisan du moindre effort. Il n’est donc pas programmé pour être surmené et sera au contraire plus enclin à travailler s’il sent que l’effort demandé ne va pas trop durer.  À ce sujet, n’hésitez d’ailleurs pas à vous déculpabiliser en consultant l’ouvrage « il en faut peu pour travailler mieux : 25 solutions pour désencombrer ma vie pro » qui invite donc à travailler moins pour travailler plus efficacement. 

Sur ce, je vous laisse à votre to-do list que, j’espère, vous penserez à alléger. En tout cas, « lire cet article pour me déculpabiliser de moins bosser que mon collègue fayot », ça c’est fait ✅!

par Lisa Delmoitiez.

Lisa Delmoitiez
Photo ©Kobayashi

Lisa Delmoitiez est une auteure et humoriste belge de 32 ans, elle mène de front une carrière sur les planches (son spectacle “Remontada” est en tournée en France et en Belgique jusqu’à fin 2024) et de chroniqueuse radio dans l’émission “La Bande Originale” sur France Inter, elle a également participé à l’écriture du podcast littéraire et humoristique “Imagine ça parle de ça”.

article intéressant

pourquoi être occupé ne signifie pas être efficace ? par Lisa Delmoitiez.

article intéressant

à lire aussi

8 actions concrètes pour booster son employabilité.

lire l'article

chargement de l'article suivant

tous les articles sont affichés !

vous aimez nos articles ?

abonnez-vous à notre newsletter.

En inscrivant mon adresse email, j'accepte de recevoir les newsletters du blog Expectra.

envoyez cet article par mail.

Ne manquez pas nos derniers articles !
Chaque mois dans votre boite mail, Expectra décrypte les dernières tendances pour décrocher le job de vos rêves.